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Le jeu de Dames : mon expérience au collège...

Mon expérience auprès des jeunes est un formidable souvenir  durant 10 années au collège et trois années avec les scolaires durant les NAP.

Deux expériences différentes parce que l’âge, le cadre et l’organisation, étaient différents.

Au collège,  les horaires étaient une plage de 1h entre 12h15 et 13h30 dans une salle qui nous était attribuée.

Le challenge était dès la première année et surtout les premières semaines, de captiver les joueurs pour leur donner du plaisir, et de les fidéliser au fil des semaines.

Avec  la passion, on y va avec les tripes…Bien connaître son sujet, l’enthousiasme et le ton de la voix sont importants pour capter l’attention. On n’a pas droit à l’erreur car les jeunes sentent tout de suite si on tient la route ou pas….  Je n’ai jamais caché mon niveau modeste que bien des jeunes enviaient déjà, pour battre des adversaires camarades ou adultes qui pour la grande majorité, n'appliquaient pas du tout la prise obligatoire, faute de connaître la règle du jeu...(Il  suffit déjà de la distribuer en nombre à maintes occasions auprès du public... c'est un autre sujet...) un document à l'époque était très bien fait et permettait de rajouter les coordonnées du club...J'en avait acheté à l'occasion d'un championnat de France où ils étaient en vente...

Les premiers effets de cette rencontre régulière avec les jeunes novices, ont été de diffuser donc autour d'eux dans les familles et amis, la seule et unique règle du jeu à  appliquer.

Personnellement, je vérifie toujours si mon partenaire hors FFJD, connait et applique la règle du jeu et je refuse de partager un damier si la règle n'est pas adoptée.


Le proviseur a assisté à des séances en venant surtout par surprise de temps en temps dans les débuts, pour s’assurer avant tout que  je maitrisais bien la discipline pour mener à bien mon activité.

De la 6è à la 3e, les inscriptions étaient volontaires et engageaient les jeunes pour l’année afin de mettre en place un apprentissage progressif. Dès le début, j’ai dû rapidement refuser du monde et faire une liste d’attente au cas où des jeunes abandonneraient.

Pour la discipline, je résumerais en disant : une main de fer dans un gant de velours, en faisant comprendre immédiatement que la séance était ludique,  mais bien réservée exclusivement  au jeu de dames avec pour les premières règles à appliquer : le respect des uns envers les autres, de moi-même, du matériel mis à disposition, un minimum de discipline en dosant une certaine souplesse d'un moment tout de même de détente, et le respect bien entendu de la règle du jeu pour jouer correctement.

Bien des professeurs sont passés dans le couloir devant la porte, l’ont entrouverte s’étonnant toujours de l’ambiance détendue mais toujours concentrée sur les damiers, qui régnait dans la salle ; j’ai eu plusieurs fois à faire preuve de fermeté sans jamais céder aux directives que je donnais avec exclusion d’une ou deux séances ou définitive.

Les jeunes sont toujours revenus d’eux-mêmes s’excuser d’avoir perturbé la séance, me demandant systématiquement l’autorisation de revenir et d’être exemplaire… ce qui était le cas par la suite.

L’objectif des séances était de prendre du plaisir avant tout ; s’amuser… la théorie est venue après, petit à petit, puis avec l’intérêt de vouloir en savoir plus, toujours plus, chacun à son niveau.

Démonstrations et recherches de combinaisons simples pour commencer, jouer des parties bien entendu, appliquer la règle du jeu ! un pion touché doit être joué, la prise obligatoire, majoritaire ; il y a là déjà largement de quoi intervenir quand on a 18 jeunes novices à s’occuper. Les joueurs deviennent  même à  leur tour très vite instructeur en reprenant leur adversaire qui s’égare à ne pas appliquer la bonne règle du jeu.
 

L’évolution dans le groupe se fait assez naturellement ; c’est à l’animateur de percevoir les attentes et les possibilités d’évolution des uns et des autres pour mettre en place l’enseignement qui ne doit jamais cessé d’être ludique et intéressant pour faire naitre la curiosité de vouloir aller plus loin, et l’esprit de jouer les revanches des parties perdues.

Certains joueurs préfèrent chercher la solution à des combinaisons, tandis que d’autres voudront batailler sur le damier.

Les amateurs de combinaisons se sont vite emparés  des livres que j’apportais pour chercher eux-mêmes ce qui leur allait bien, et les joueurs enchainaient avec plaisir les parties avant la sonnerie qui arrivait toujours trop vite.

Je n’ai jamais donné la solution à un diagramme ; Je guidais la réflexion pour l'acquérir dans un ordre logique....Je présentais deux ou trois exercices de niveaux différents sans le préciser, pour que chacun cherche selon ses possibilités. Les solutions étaient cherchées collectivement ou individuellement et de mémoire pour exercer la vision.

La notation était apprise dès le début pour pouvoir dérouler le déplacement des pions, et le vocabulaire de base assimilé très vite : remise, adoubé, prise majoritaire, collage, ainsi que certaines positions que les joueurs aimaient reproduire : trèfle, tour, pistolet…

L'expérience qui fonctionne très bien pour faire penser au tour d'horizon pour réaliser la prise majoritaire entre autre...., est de présenter des exercices de prises où il y a un collage possible pour renverser la situation. Bien pris qui croyait prendre, enthousiasmait les joueurs à faire attention ! et les réflexions joyeuses ou pas,  résonnent encore dans ma tête.

Quand je partageais le damier et qu’une combinaison se présentait, je retournais le damier pour demander à mon adversaire de la trouver… d’autres joueurs se joignaient souvent à la table pour chercher ensemble. Le joueur cherchait alors un autre coup à jouer qui évitait de subir la combinaison… Nous étions alors dans une partie d'apprentissage qui permettait d'analyser naturellement le jeu au fur et à mesure.

Les niveaux évoluaient vite pour certains qui demandaient donc plus de soutenance pour évoluer. L'heure passait vite, toujours trop vite avec réellement 45 mn pour jouer et le reste pour installer et ranger...

Il était primordial de répondre aux attentes tout en gérant le fait de se rendre disponible auprès des uns et des autres avec un groupe de 18….
 

On est venu assez vite à organiser des tournois et des challenges avec les combinaisons à résoudre, qui ont enflammé les joueurs avec récompense pour  le podium ; j’ai ainsi distribué pratiquement toutes mes coupes personnelles et celles offertes par un joueur FFJD ; merci Mane Sour…

Les joueurs étaient au fichier FFJD dans les scolaires,   et j'ai fait homologuer bien des tournois en réglant personnellement le prix de l’homologation pour donner à mes jeunes, une  visibilité de leur évolution. J'avais alors demandé à l'époque à la FFJD, un tarif préférentiel pour les scolaires, sans suite positive...ce qui semble avoir évolué depuis,  assez récemment...

Pour  récompenser le meilleur joueur de la promo, fidèle de la 6è à la 3e,  j’ai offert une licence FFJD pour faire des tournois à l’extérieur du collège et rencontrer des joueurs de club.

Une expérience douloureuse pour une première et dernière sortie en tournoi extérieur, car mon jeune joueur et sa maman qui venait le chercher, ont  assisté à une "brouille animée" entre deux joueurs lors de ce tournoi, à cause d'un classement remis en question... Personne hormis moi, mon jeune et sa maman ne s'est rendu compte alors, des conséquences d'un tel comportement, parce que les joueurs de clubs ne sont pas habitués à avoir autour d'eux, du public spectateur ou joueur extérieur et de l'image qu'ils véhiculent alors... et c'est encore là, un autre sujet...

Notre club à Sens a aussi connu des moments houleux avec la FFJD voir même des sanctions... sans que jamais nous ayons pu échanger le moindre propos dans des conditions acceptables...

A ce moment là, les jeunes et les parents visitaient très souvent le site FFJD ;  le classement pour voir leur évolution au fil des nombreux tournois homologués, et le forum ....ah le forum autant qu'aujourd'hui donne une bien triste image de notre discipline et de ceux qui la pratique par toujours et encore des interventions qui démontent et anéantissent un long travail fait par les animateurs....Le proviseur du collège a assisté en direct à des propos, des échanges qui l'ont choqués et m'a ordonné de supprimer du fichier tous les jeunes qui s'y trouvaient...

Il n'était pas, plus question d'amener à la FFJD le moindre jeune dans une telle ambiance pour pratiquer une discipline qui se doit d'être valoriser pour le jeu et les joueurs....

Alors pourquoi me demandez-vous encore, j'ai arrêté après 10 années de succès au collège...!

Je me souviens de l'appel de Gilbert Charles que tout le monde connait à la FFJD, qui m'avait proposé un échange entre les collèges, par internet ; une heureuse surprise de ne plus me sentir bien seule, loin et isolée des quelques animateurs du jeu de dames vers les jeunes.

Il  fallait trouver le moyen de faire concorder les jours et les horaires pour se retrouver, puis de nous organiser...Je pars toujours du principe qu'il n'y a pas de problème, mais que des solutions...Mais une situation complètement inattendue est arrivée... il y a eu  les travaux... ce que j'entendais parler depuis plusieurs années ,  la rénovation du collège qui allait durer elle aussi plusieurs années,  a fait tout basculer brutalement... car malheureusement, si solution il y a, elle n'est pas toujours adaptée aux besoins....

Nous n'étions plus jamais dans la même salle, on m'indiquait même des salles occupées, devant attendre que les élèves sortent, pendant que notre temps de jeu s'épuisait dans le couloir...l'organisation des séances est devenu vite impossible, faute de temps surtout, utilisant ce qui restait à jouer des parties, sans trop pouvoir mener à bien le perfectionnement.

Avec le recul, je pense que mon isolement des autres animateurs de jeu de dames auprès des jeunes, a entrainé aussi mon décrochement... j'aurais aimé que nous échangions sur nos expériences bonnes et moins bonnes pour avancer ensemble d'une façon constructive, et un endroit était le lieu idéal pour en parler : le championnat de france à St Georges de Didonnes où tous les animateurs étaient présents... mais pas autour de la table du déjeuner, ni au bar le soir, mais plutôt chacun avec son club, ... encore un autre sujet...je l'avais évoqué plusieurs fois, sans suite....

Nous avons depuis,  un magnifique collège tout neuf, ultra moderne à Aillant.

 Je possède le BAFA, animatrice, j'étais rémunérée dans le cadre du FSE, le jeu de dames ayant été reconnu d'utilité pour les élèves ;  A chaque changement de proviseurs par 3 fois durant ces 10 années, l'activité jeu de dames avait toujours été renouvelée à la surprise de chaque nouveau proviseur d'ailleurs devant le succès de cette discipline inconnue dans le milieu scolaire... mais l'heure de la retraite a sonné pour moi, et devant l'anéantissement de toute notre activité par ce problème de logistique avec aucune solution convenable, les échanges lamentables au sein de la FFJD sur le forum qui détériore tout ce qui est fait pour avancer, je ne suis pourtant pas du genre à baisser  les bras mais il y a des moments il faut tout de même faire des choix ; pour résumer la situation...j'ai décidé d'arrêter, pour me consacrer complètement à l'association AILLANT-RECREA'JEUX qui a vu le jour en 2007.

Ma quête de faire connaître et reconnaître ce beau jeu de dames, pouvait se poursuivre en dehors du collège et la FFJD, ce que je n'ai jamais cessé donc de faire depuis....le damier étant toujours une passion que j'aime faire partager.

Pour revenir à notre club de Sens, nous avons connu un couvre-feu, le seul en France, à l'époque des attentats de Paris. La serrure de notre local a été changée sans nous prévenir, et c'est devant porte close que nous avons fêté sur le trottoir, gâteau et bouteille à la main, notre 10è anniversaire... non, pas sur le trottoir, car notre ami Antonio nous a invité chez lui pour passer la soirée.... j'habite pour ma part à 45 km de Sens....

Pour faire une synthèse de la situation, nous avons dû quitter notre local et notre équipe s'est forcément dispersée....

Plusieurs jeunes du collège que j'avais au jeu de dames, sont devenus des adhérents fidèles au club multi jeux, depuis...

Un défis est à relever dans les associations de loisirs actuellement : garder le contact avec les joueurs alors que tous les clubs sont fermés en raison de la pandémie...il faut trouver le moyen de jouer, d'échanger, de partager ; ouf avec internet !

Prenez bien soin de vous et des autres !

A suivre : Le jeu de dames dans le cadre des NAP avec les scolaires.... prochain article ....

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Différentes combinaisons à résoudre A vous de jouer !

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De la 6è à la 3è, les jeunes partagent les damiers au collège depuis plus de 8 années avec toujours autant de succès

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Commentaires

Franck LAURENT le dimanche 25 avril à 13:00

Bel article qui résume bien tes 15 années dans le jeu de dames. Malheureusement, tu as été confronté à divers problèmes, comme la solitude (jeu de dames au collège), le manque de sérieux de la FFJD,  le calamiteux forum FFJD, qui a probablement écœuré beaucoup de parents, ...

Le jeu de dames se meurt dans notre ligue, plus de club à Troyes, à Vallan, à Dijon, à Sens, à Baume-les-Dames. Très fragile à Montbard, ça tient encore à Chéu et Romilly .Des amis du jeu de dames qui disparaissent, Marie-Louise Delgado l'an dernier, Patrick Roussel il y a peu. Personne pour reprendre la flambeau, ou plutôt la chandelle. La flamme vacille, tient encore un peu, mais dans 5 ans, que restera-t-il ? Oui, ne nous voilons pas la face, l'avenir du jeu de dames

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